Les verts continuent envers et contre tout à estimer que le moteur Diesel doit disparaître: à Bruxelles ce sera pour 2030! Le thermique essence sera lui, banni en 2035. Les "spécialistes" de l'administration bruxelloise semblent ainsi confirmer que le moteur Diesel moderne pollue plus que l'essence...
Pourtant, le chercheur Jean-Paul Morin, chercheur à l'INSERM (université de Rouen) - un vrai scientifique, celui-là! - n'est pas de cet avis. Il répond à trois questions:
1. Le diesel pose-t-il un problème de santé publique ?
Au fil des années, j'ai évolué dans ma position. La dépollution rendue obligatoire par la « sévérisation » des normes a changé la donne. Il y a eu un premier saut avec la catalyse d'oxydation, puis le filtre à particules et, plus récemment, la catalyse SCR et le piège aux oxydes d'azote.
Nous avons testé ces systèmes en laboratoire, et ils ont prouvé leur efficacité. Un moteur Diesel de norme Euro 6 n'émet pas plus de polluants réglementés que son équivalent essence.
De plus, les moteurs essence vont, eux aussi, devoir limiter leurs émissions de particules, à cause de l'introduction de l'injection directe en mélange pauvre, une des stratégies de réduction de CO2. Les émissions de polluants de ces nouvelles technologies essence vont se rapprocher de celles des motorisations Diesel et nécessiteront également de s'équiper d'un filtre à particules et de dispositifs de traitement des oxydes d'azote.
N'oubliez pas non plus qu'un tiers des particules émises proviennent de l'usure des pneus ou des plaquettes de frein, quelle que soit la motorisation.
2. 25 % des voitures n'ont pas de systèmes de dépollution...
Effectivement, il y a un problème pour les voitures de norme Euro 1 ou 2, ou plus anciennes. Elles représentent encore un quart du parc immatriculé, mais moins de 5 % des kilomètres parcourus, car leurs propriétaires roulent peu de façon générale. Cela relativise leur impact sur la pollution globale.
3. Faut-il limiter la circulation des vieux diesels ?
Les mesures de restriction de la circulation de vieux véhicules sont peu efficaces. Les Zapa [zones d'actions prioritaires pour l'air, NDLR] mises en place, par exemple à Stockholm, aux Pays-Bas et en Allemagne, n'ont réduit que marginalement les concentrations moyennes annuelles de particules et d'oxydes d'azote. Quant aux mesures décidées lors du récent pic de pollution à Paris, elles ont eu un impact minime. Cela s'explique principalement par le fait que le trafic routier ne représente qu'une partie des émissions particulaires, aux côtés du chauffage, des activités industrielles et de l'agriculture.
(Source: Les Echos)
Comments