Trop de radars tue l’acceptabilité du système
Le radar, pilier d’une politique de sécurité routière obnubilée par la répression du facteur “vitesse”, est donc aujourd’hui plus impopulaire que jamais.
Perçus autrefois comme un moyen de traquer les chauffards, les radars automatiques sont dorénavant considérés comme une source de recettes particulièrement lucrative pour l’État, sur le dos de l’automobiliste lambda.
Mais comment l’acceptabilité du système a-t-elle pu dégringoler autant en quelques années ?
La traque du moindre kilomètre/heure de trop, tout d’abord. Les contrôles des forces de l’ordre se font de plus en plus rares sur le bord des routes, au profit d’un arsenal toujours plus massif et performant de radars de vitesse. Alors que les premiers étaient en mesure de discerner les comportements réellement dangereux et de les stopper, le système de contrôle sanction automatisé se contente de faire une chasse bête et méchante au moindre dépassement de vitesse, tout en laissant les véritables chauffards poursuivre leur route.
Ce n’est pas un hasard si, selon le rapport de l’IFSTTAR-CEREMA, 63% des automobilistes interrogés pensent ainsi que les sanctions pour les dépassements de vitesse inférieurs à 20 km/h - soit la majorité des PV dressés pour non-respect de la limitation de vitesse - sont trop sévères.
Le “trop plein” de radars, ensuite. Radar fixe, radar discriminant, radar tourelle, voiture-radar, radar mobile, radar chantier, radar pédagogique, radar de poche, radar urbain, radar tronçon… La “radarothérapie” ne semble ne pas connaître de limites, au grand dam des usagers.
Enfin, l’échec du développement massif du parc de radars en Belgique sur le nombre de personnes tuées sur les routes ; si l’on ne peut nier qu’à leurs début, les radars ont eu un rôle important à jouer dans la prévention des risques routiers liés au facteur “vitesse”, le dispositif a aujourd’hui atteint ses limites et peine à faire fléchir significativement la courbe de la mortalité routière.
En parallèle, l’émergence d’autres modèles à succès chez nos voisins européens ne faisant pas la part belle aux radars (tels que le Danemark ou l’Angleterre) a pu démontrer aux usagers de la route belges, qu’il était possible de construire une politique de sécurité routière efficace sans répression à outrance de la vitesse.
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