Courrier envoyé le 26 août par Mauto Défense.
Monsieur l'Echevin,
Dans votre fonction d'échevin de la mobilité, vous veillez particulièrement à imposer, partout où cela est possible, des infrastructures favorables aux déplacements à vélo. C'est parfait.
Dans votre fonction d'échevin des travaux, vous avez cependant également le devoir de vous intéresser aux infrastructures utilisées par les automobilistes et les motards, et même si cela ne participera sans doute pas directement au sauvetage de la planète...
Or nous constatons malheureusement que l'état des voiries uccloises se dégrade de plus en plus. Vous en trouverez un exemple flagrant en annexe. Il s'agit d'un casse-vitesse situé Drève Pittoresque, rue que j'emprunte tous les jours depuis de très longues années. A part le placement dans les rues adjacentes de caméras-espions destinées à repérer les véhicules non autorisés à pénétrer dans la ZFE bruxelloise, son entretien est simplement inexistant!
Autre exemple: prenez votre vélo et parcourez la rue Geleytsbeek entre l'avenue du Lycée français et la rue de la Chênaie. Je le fais régulièrement moi-même, ce qui m'autorise à vous donner un conseil: surtout, n'oubliez pas vos rustines!
J'en profite pour vous signaler que notre ASBL s'intéresse de près à la légalité des casse-vitesses installés dans la commune. En effet, la majorité d'entre eux ne répond pas aux prescriptions reprises dans l'arrêté royal du 3 mai 2002, modifiant celui du 9 octobre 1998, fixant les conditions d'implantation des dispositifs surélevés sur la voie publique, et les prescriptions techniques auxquelles ceux-ci doivent satisfaire.
Nous vous tiendrons bien entendu au courant des résultats de notre étude, mais sachez déjà que les plateaux de l'avenue Bel-Air, de l'avenue des Statuaires ou du Dieweg sont dans notre collimateur...
Pour votre information, une association française a obtenu le démontage de ce genre de dispositifs illégaux, suite à une décision de justice.
Je vous remercie d'avance pour la suite que vous ne manquerez pas de donner à la présente.
Très cordialement,
Lucien Beckers
Président
ASBL Mauto Defense
Réponse de l'échevin
SECRETARIAT DE L'ECHEVIN THIBAUD WYNGAARD
3 sept. 2021 14:36
Cher Monsieur Beckers,
Votre courriel a retenu ma meilleure attention.
Vous indiquez à l'entame de votre courriel que "je veille particulièrement à imposer partout où cela est possible des infrastructures favorables au déplacement à vélo".
Sachez que je veille à protéger au mieux l'ensemble des utilisateurs de la voirie et à garantir la plus grande sécurité routière pour toutes et tous. Les usagers les plus faibles (piétons et cyclistes) méritent naturellement une attention particulière.
La sécurisation de leurs déplacements passe par des aménagements ad hoc, des oreilles et élargissements de trottoir, des marquages, un éclairage adéquat et une signalisation claire. Concomitamment, je mets tout en œuvre, avec les services, pour assurer des déplacements confortables aux automobilistes et motards.
La réfection du revêtement asphaltique de nombreuses voiries est ainsi prévue chaque année (la rue Edith Cavell vient d'être traitée tout comme un tronçon dans le bas de la rue Basse, les avenues du Prince d'Orange, des Statuaires et Bourgmestre J. Herinckx sont prévues en 2022, pour ne citer que ces trois artères importantes.
Les nids de poule et autre affaissement sont comblés aussi rapidement que possible.
Concernant les dispositifs surélevés, la commune en compte un très grand nombre sur son territoire. Ces dispositifs se présentent sous plusieurs formes :
soit une surélévation sinusoïdale dénommée « ralentisseur de trafic » ;
soit une surélévation plane dont le profil en long est trapézoïdal, avec des rampes biseautées de forme sinusoïdale ou plane dénommée « plateau » ;
soit une surélévation ne s’étendant pas sur l’entièreté de la largeur de la chaussée dénommée « coussin berlinois » ;
soit un espace spécifiquement aménagé pour la circulation des piétons, mais franchissable par les véhicules sortant d’une rue secondaire (ou y entrant) dénommé « trottoir traversant ».
Si des textes légaux existent pour les 3 premières catégories (Arrêté royal du 9 octobre 1998 fixant les conditions d’implantation des dispositifs surélevés sur la voie publique et les prescriptions techniques auxquelles ceux-ci doivent satisfaire, modifié par l’Arrêté royal du 3 mai 2002 pour les ralentisseurs et les plateaux ; Circulaire ministérielle relative aux dispositifs surélevés, destinés à limiter la vitesse à 30 km/h et aux coussins pour les coussins berlinois), il n’en existe pas pour le trottoir traversant.
De nombreux dispositifs sont situés sur des voiries régionales ou au débouché de voiries communales sur ces voiries. La gestion de ces dispositifs est alors du ressort de Bruxelles Mobilité et non de la commune. Les différents dispositifs aménagés ou installés sur notre territoire respectaient en tout cas la législation en vigueur lors de leurs travaux.
Certains dispositifs sont analysés, au cas par cas et principalement à la suite de plaintes, et sont adaptés si un non-respect des prescriptions est avéré. Il arrive par ailleurs que des dispositifs conformes lors de leur mise en œuvre aient subi des dégradations (enfoncements, orniérage…) détériorant leur accessibilité. Ils sont alors adaptés ou réaménagés entièrement.
Plusieurs plateaux surélevés ont ainsi été adaptés ces dernières années, soit entièrement soit uniquement au niveau des rampes d’accès, notamment ceux situés avenue de Foestraets n°63, au carrefour formé par les avenues de Foestraets et Blücher ou plus récemment au carrefour formé par les avenues de Messidor et Bourgmestre Jean Herinckx.
Les coussins berlinois sont préfabriqués en usine et respectent scrupuleusement les caractéristiques géométriques reprises dans la circulaire ministérielle. Il existe également des éléments de ralentisseurs de trafic et de rampes de plateau surélevé préfabriqués, garantissant ainsi le même respect de la législation. Ils sont régulièrement mis en œuvre lors d’aménagements (plusieurs artères débouchant sur la rue du Ham, l’avenue Fond’Roy ou l’avenue Circulaire, Moensberg…) mais sont beaucoup plus contraignants en terme de mise en œuvre (délai de séchage de minimum 1 semaine) et représentent un coût plus important.
Il est à noter que les caractéristiques reprises dans la législation ne tiennent pas compte d’éléments pouvant influencer le franchissement des dispositifs et notamment la déclivité de la voirie où il est installé. Ainsi certains dispositifs surélevés comportant des rampes préfabriquées et donc conformes à la législation ont dû être adaptés, comme le plateau surélevé situé à hauteur du n°273 de la rue Victor Allard (à proximité de la gare d’UccleStalle) où l’effet combiné de la pente de la rue et celle des rampes du plateau engendrait des difficultés de franchissement pour certains véhicules.
Si certains dispositifs peuvent paraître contraignants, le code de la route prévoit :
Art. 22ter. Circulation sur les voies publiques munies de dispositifs surélevés
22ter.1. Sur les voies publiques munies de dispositifs surélevés, qui sont annoncés par les signaux A14 et F87, ou qui, aux carrefours sont seulement annoncés par un signal A14 ou qui sont situés dans une zone délimitée par les signaux F4a et F4b :
1° les conducteurs doivent approcher ces dispositifs en redoublant de prudence et à allure modérée, de manière à franchir ceux-ci à une vitesse n'excédant pas 30 km à l'heure.
Concernant l’état général de la drève Pittoresque, je vous informe qu’elle se situe, entre la rue de Percke et le n°31 A, à cheval sur les régions bruxelloise et flamande. L’entretien de ce tronçon relève donc de la commune d’Uccle côté nord (numéros impairs) et de la commune de Rhode-Saint-Genèse côté sud (numéros pairs), la limite d’entretien de chaque entité correspondant à l’axe de la voirie. Cela implique d’énormes difficultés en terme de gestion, que ce soit au niveau de l’aménagement, de l’entretien mais aussi des mesures de circulation (régime de vitesse…).
Les caméras contrôlant les accès à la Région bruxelloise ont par ailleurs été installées par l’administration régionale et non par la commune.
Pour ce qui est de vos signalements dans cette artère, si la localisation du premier, à savoir les dégradations autour du dispositif surélevé, a pu être identifiée par mes services et que l’incident est en cours de traitement via la plateforme Fix My Street (incident n°324673), il n’en va pas de même pour le deuxième. Pourriez-vous dès lors m’indiquer sa localisation précise ou la communiquer directement à mes services (voirie@uccle.brussels). N’hésitez d’ailleurs pas à nous signaler directement tout incident de ce type via Fix My Street (https://fixmystreet.brussels/).
Le pavage de la rue Geleytsbeek, entre les avenues du Lycée français et de la Chênaie, est effectivement peu propice à la pratique du vélo. Nous envisageons, à court ou moyen terme, un repavage de cet axe en intégrant un revêtement moins contraignant (pavés sciés…), cet itinéraire constituant une alternative intéressante à la chaussée de Saint-Job et faisant par ailleurs partie d’un itinéraire cyclable communal.
J'espère ainsi avoir répondu à vos questions et demeure, ainsi que mes services, à votre disposition pour toute précision.
Meilleures salutations,
Thibaud Wyngaard
Premier Echevin / Eerste Schepen
Travaux, Mobilité et Stationnement, Sport
Notre réponse:
Monsieur l'Echevin,
Cher Monsieur Wijngaard,
Je vous remercie pour la réponse circonstanciée à mon message du 26 août dernier.
Je me permets de vous adresser quelques remarques:
Si la drève Pittoresque est bien à cheval sur deux communes (Uccle et Rhode), le trou signalé était bien situé sur Uccle. Le service des travaux l'a comblé à l'aide d'une rustine d'asphalte (voir photo en annexe) , qui devrait rapidement faire long feu. Par contre le trou situé 5 mètres en amont (photo en annexe) est resté en l'état. Et c'est bien de cela que nous parlons! Si certaines voiries comme la rue Edith Cavell ou la partie basse de la rue Basse sont en effet traitées, il n'en reste pas moins que de nombreux nids de poules sont oubliés ou "rafistolés" d'une manière peu orthodoxe. S'agit-il de problèmes budgétaires? Sans doute, car, loin de moi l'idée de stigmatiser les ouvriers communaux pour leurs compétences... Et donc, je me permets d'attirer votre attention sur ce problème récurrent.
En ce qui concerne les "dispositifs ralentisseurs", je vous remercie de me confirmer que pour certains d'entre-eux, c'est bien l'arrêté royal de 1998 (modifié en 2002) qui fait loi. Si l'on demande aux automobilistes de les franchir à 30km/h maximum, il faut qu'à cette vitesse aucune conséquence physique ne vienne altérer le véhicule concerné. Je vous engage à faire l'essai par exemple avenue des Statuaires. Mon conseil: Prenez rendez-vous chez votre garagiste auparavant...
Vous me dites que votre souci est de protéger les usagers faibles. Cela vous honore. Mais en l'espèce, il ne s'agit pas seulement de les protéger des autres usagers, mais aussi veiller à ce que leurs comportements sur la voie publique soient raisonnables et prudents! Car les trottinettes sur les trottoirs, les vélos qui traversent dans les passages pour piétons sans regarder, ou qui circulent de nuit sans éclairage, ou encore les parents conduisant leurs enfants dans des vélos-cargos qui prennent leurs priorités de gauche sans ralentir, à la sortie d'un sens unique autorisé, sûrs de leur bon droit, doivent constituer la première de vos préoccupations! Car depuis le début de la crise sanitaire, l'espace public s'est transformé en jungle, dans laquelle chaque "usager faible" semble se sentir invulnérable et tout puissant face à l'automobiliste, qui, que vous le vouliez ou non, reste largement majoritaire. Vous pourrez placer des radars partout, mais si ces comportements ne changent pas, il y aura des drames... Une action de sensibilisation urgente de vos services à ce sujet serait la bienvenue. Car nous aussi, nous donnons la priorité à la sécurité, mais nous privilégions la formation face à la répression. Nous proposons d'ailleurs des cours de coaching de conduite via notre site (www.mautodefense.org). Nous avons d'ailleurs invité tous les ministres chargés de la mobilité et de la sécurité routière, à en suivre un gratuitement: ils ont tous & toutes décliné notre invitation!
Nous vous avons fait parvenir par envoi recommandé avec accusé de réception (9/8), nos rapports sur les enquêtes "Mobilité des PMR" et "30KM/H". A ce jour, très curieusement, nous n'avons pas reçu votre accusé de réception en retour. Pourriez-vous nous confirmer que vous avez bien reçu cet envoi?
Nous vous en remercions d'avance.
Très cordialement,
Lucien Beckers
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